L'organisation paramilitaire chiite, qui jouit d'un certain prestige dans le monde arabe depuis qu'il a mis en déroute l'armée israélienne lors de son incursion dans le sud Liban à l'été 2006, prête main forte depuis juillet 2012 au régime syrien dans sa répression de la rébellion. Avec l'Iran, le Hezbollah est l'autre grand allié de Bachar al-Assad dans la région. Il a notamment été en première ligne lors de la prise de la ville stratégique de Qusseyr par l'armée gouvernementale en mai 2013. Malgré leur victoire, les miliciens chiites y ont subi de lourdes pertes, avec près d'une centaine de combattants tués.
Le prestige du Hezbollah se ressent largement aujourd'hui de sa complicité affichée avec le régime de Damas. Tout s'est accéléré cet été 2013. D'abord sur le plan international, l'Union européenne ayant décidé en juillet de placer l'aile militaire du parti chiite sur la liste des organisations terroristes. Et puis le Hezbollah est attaqué sur son propre terrain : la banlieue Sud de Beyrouth, fief du parti, a été témoin en juillet et en août derniers de deux attentats sanglants revendiqués par une milice syrienne rebelle. À Tripoli, la grande ville sunnite du Liban, plusieurs sympathisants du mouvement chiite ont été assassinés fin août. Et les escarmouches avec des groupes sunnites se sont poursuivies tout au long du mois de septembre dans la ville de Baalbek.
En juin 2013, Wayne White, expert de l'Institut pour le Proche-Orient basé à Washington, avait déclaré que seuls d'énormes pertes et le débordement du conflit sur le sol libanais pouvaient causer un repli du Hezbollah. Ces conditions sont aujourd'hui réunies.